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Avant tu vivais à Paris, maintenant tu es à Berlin. Alors, on fait plus la fête à Paris ou à Berlin ?
On fait la fête dans les deux mais de manière différente. Berlin c'est le symbole des clubs et paradoxalement j'ai moins fait la fête là-bas. Je préférais les grands espaces, l'alliance de la campagne et des clubs. Il faut dire aussi que la fête est différente en Allemagne. Au Berghain, le club ne ferme pas du weekend. On peut venir à toute heure. C'est beaucoup moins réglementé qu'en France, il y a plus de liberté et ça se reflète dans l'attitude des gens. Ils sont moins agressifs qu'à Paris. Il y a une approche plus spirituelle, plus relax. Mais d'un autre côté, j'aime le côté latin des français, on se marre plus, c'est moins sérieux.
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La scène électro parisienne par rapport à la scène berlinoise, tu en penses quoi ?
A Paris, il y a une tendance rétro avec les synthés vintage, les machines analogiques. Une sorte de retour en arrière. On a l'impression que tout était mieux avant. Alors qu'à Berlin, la vision est plus avant-gardiste, futuriste. Ils essayent des choses, c'est pas toujours mieux mais au moins ils prennent des risques.
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Qu'est-ce qui est mieux à Paris qu'à Berlin : les sorties, la musique, la bouffe, les filles ?
La bouffe, c'est certain. On mange mieux à Paris. A Berlin, il y a de très bons kebabs ou burgers mais à un moment on a envie de se poser avec les potes autour d'une bonne table. Ce qui est bien aussi c'est de retrouver le plaisir des petites rues parisiennes contrairement aux grandes avenues berlinoises. Et puis les filles, oui, elles sont plus élégantes. En Allemagne c'est plus relax, elles s'enfoutent. Alors qu'à Paris, il faut reconnaître qu'il y a du niveau.
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Après Paris et Berlin, où aimerais-tu poser tes valises ?
J'ai un vieux rêve de partir vivre à New-York, Brooklyn. J'aime beaucoup aussi Montréal et Bruxelles. Ce serait bien de faire chaque nouvel album dans une ville différente.
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Tes clubs et salles de concert préférés à Paris ?
Il y a plein d'endroits que j'aime. Mon concert au Trianon a été un gros coup de coeur. C'était un moment hyper fort dans un lieu mythique, un très bon souvenir. Mes premiers lives au Rex, j'y allais beaucoup quand j'étais ado, j'ai un peu grandi là-bas. La Gaîté Lyrique aussi, le Bataclan, le Nouveau Casino ou encore le Social Club. Je me sens bien un peu partout.
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Un bar et un resto parisien que tu aimes faire découvrir à tes amis ?
J'ai longtemps habité du côté de Belleville et il y a un restaurant chinois, le When Zhou. Le patron est adorable et fait les meilleurs raviolis chinois de Paris ! J'aime bien aussi les petits bars de quartier comme le Carillon, métro Goncourt. En face, il y a la pizzeria Maria Louisa où l'on sert les meilleures pizza de Paris. Après je suis parti pendant 3 ans à Berlin, donc aujourd'hui je me retrouve un peu comme un touriste dans ma propre ville.
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Qu'est-ce-que tu écoutes en ce moment ?
Le nouvel album de Clark, c'est un double cd de remixes qu'il a fait ou qu'on a fait pour lui. Dessus, il y a le remix de Nathan Fake que j'adore. C'est mon obsession du moment. Je redécouvre aussi des vieux trucs comme Ali Farka. Lors de la tournée, sur la route, c'etait cool à écouter car c'est doux, calme, relaxant et en même temps vivant avec une énergie positive. J'écoute aussi du hip hop, le mec du collectif Odd Future, Earl Sweatshirt, l'album est sorti récemment. Les derniers albums de Fuck Buttons et James Olden sont très intéressants aussi.
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Si tu devais faire un remix, ce serait pour qui ?
Ce serait pour quelqu'un qui fait une musique totalement différente de la mienne. Travailler avec une matière différente comme un groupe de rock pour sortir de la sphère électro, aller voir ailleurs.
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Tu es en tournée depuis plusieurs mois maintenant, quels sont les festivals qui t'ont le plus marqué cette année ?
Les Vieilles Charrues, c'était marrant d'être sur la même affiche que Patrick Bruel ! Le programme est très éclectique et puis c'est immense, il y a beaucoup beaucoup de monde, forcément ça marque. Toute la tournée en France aussi a été mortelle. On a visité les quatre coins de la France et à chaque fois il y a eu un très bon accueil et une belle énergie.
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Tu as fait des études de cinéma, à quand la prochaine bande originale ou la réalisation de tes clips ?
Je commence à recevoir des scénarios de longs et courts métrages, il y a une bonne petite pile chez moi. C'est un projet en cours. Je ferai bien un clip un jour mais pour le moment la musique me prend beaucoup de temps et j'ai des amis qui font ça très bien.
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On parle d'une nouvelle création live pour ton concert le 31 octobre à L'Olympia, que va t-il se passer ?
Le son, la vidéo et les lumières ont évolué. On va essayer des choses nouvelles. Je vais jouer des morceaux inédits. Je vais collaborer aussi avec mon pote Gaspar Claus qui joue du violoncelle. Et d'autres choses encore qui sont en train de se faire...
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Quelles machines utilises-tu pour tes productions et en live ?
Pour mes productions, j'ai des synthés analogiques comme le Korg MS-20, des boîtes à rythmes comme la Tempest que j'adore et des synthés modulaires que je développe. J'utilise aussi des logiciels : Ableton Live, Reason. Pour le live, j'aime voyager léger donc j'utilise Ableton avec un contrôleur midi, j'ai une Akai MPD32 aussi, c'est une machine un peu hip hop avec une série de pad où il y a des samples dessus.
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Tu reviens à Paris pour la préparation du 3e album ? A ce sujet, tu peux nous en dire un peu plus ?
Le 3e album est prévu pour 2014. La tournée a été très motivante d'un point de vue créatif, du coup l'album est presque prêt. Mais dans un sens, il est loin d'être fini car j'ai plein d'envies, notamment des collaborations, inviter des gens... On va dire qu'il y a une belle base qu'il faut finaliser maintenant.
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Un dernier mot ?
A l'Olympia le 31 octobre !
Propos recueillis par Laura Soumillac